1 mois, 1 mot, 1 mail pour découvrir la langue !
Nous y voilà ! La Coupe du Monde de rugby 2023 bat son plein en France et, les Springboks ont mis fin à l’aventure du XV de France. Après avoir abordé dans notre dernier « Mot deu Mes » du mois de septembre les rudiments du vocabulaire avec la veishiga 🔉 qui dénomme le ballon chez nous ou des aspects techniques du jeu qui comme la chandelle, à qui l’on préfère l’exclamation métaphorique Palomas ! 🔉 nous sommant de lever les yeux au ciel en lenga de noste 🔉, voici venu le temps des phases finales, où le jeu des équipes même les plus offensives peut être amener à se resserrer sous la pression du résultat…
Désormais, ce qui compte, c’est bien le planchòt !
Lo planchòt 🔉
Nul besoin de vraiment maîtriser l’occitan pour comprendre intuitivement qu’il s’agît d’une petite planche, un bout de bois… pourtant si précieux !
Initialement, il s’agit d’une planche à découper : l’ambassadeur du Béarn Mathieu Claverie en a même fait une marque, où il sculpte un pic d’Ossau dans chacun de ses ustensiles de cuisine, planche à découper et présentoirs.
Nos amis Languedociens, eux, désignent par là le Graal, le bouclier de Brennus, voire le bouclier de champions de France, qu’il s’agisse de rugby à XIII ou des catégories amateures de rugby à quinze.
En Gascogne, le sens est différent, puisqu’il s’agit du tableau d’affichage, et par extension de sens, du score lui-même. « Guèrda lo planchòt ! 🔉 : (Re)garde le score ! » Façon de signifier à l’adversaire que l’important n’est pas toujours de participer... In « Au cœur du rugby bigourdan », exposition numérique sur https://archivesenligne65.fr.
Toutes les équipes qui entrent en phase finale, où chaque match est éliminatoire sont sans nul doute ainsi tentées de préférer le résultat positif de la victoire, peu importe la manière. Le poids fut sans doute supérieur encore sur les épaules de l’équipe de France, pays hôte, vu le rôle que l’on veut donner à cette coupe du monde pour faire connaître ce sport au niveau hexagonal, loin des poncifs du « rugby cassoulet » de naguère.
Le French Flair…
Pour ce sport néo-traditionnel dans nos contrées du « Sud-Ouest », ce sont pourtant nombre de joueurs gascons qui auront pu faire la renommée du French flair, tels les frères Boniface du Stade Montois, ou les Béarnais Laurent Cabannes et Philippe Bernat-Salles plus récemment.
Mais qu’est-ce donc que ce French flair ?
Voici ce que l’on peut trouver à l’entrée « French flair » issu du Dictionnaire amoureux du rugby, aux Editions Plon, de Daniel Herrero :
« L’expression nous vient des Anglais, eux si fortement imprégnés de logique, de discipline et d’analyse tactique (…) En même temps, stigmatisant l’effronterie désordonnée des Français, les Britanniques ne cachaient pas un soupçon de moquerie… Voulaient-ils dire que les Français qui, longtemps, ont essuyé les déconvenues sans se départir de leur singulière touche de folie avaient plus de nez que de cervelle ? Gardons-nous d’être paranoïaques et avouons que le French flair, arme suprême des Gaulois d’Ovalie, donne lieu aux plus belles actions, comme au plus grand désordre ! »
Lo planchòt de la vita 🔉
Alors que ce planchòt peut s’avérer rabat-joie, tel l’agent comptable rappelant les principes de réalités, lorsque les rêves sont épuisés et l’enthousiasme émoussé, seul l’avenir nous dira qui sera le champion de cette Coupe du Monde 2023.
Quoi qu’il en soit, la question quasi philosophique de vouloir préférer la culture du résultat à l’art et la manière demeurera toujours intacte. Nadau dans Taus uelhs de Loísa 🔉 n’évoque-t-il pas d’ailleurs le planchòt de la vita ? Libre à chacun d’y apporter sa réponse, individuellement ou collectivement.
Mercés hèra a Joan Brèç Brana deu Congrès permanent de la lenga occitana e a Votz, sintèsi vocau en occitan
Que'vs brembam aquera letra electronica mesadèra qu’ei ubèrta a tots los membres de la Ciutat qui tribalhan sus la lenga e/o la comunicacion. Alavetz aus vòstes calams…
Adishatz a tots e au mes qui vien ! 🔉
Crédit photo : Unsplash.com et Office de Toursime Coeur de Béarn
