Lo mot deu mes, seteme 2023

Lo mot deu mes, seteme 2023

1 mois, 1 mot, 1 mail pour découvrir la langue !

À l’occasion de la Coupe de Monde de Rugby, le mot deu mes prendra une forme ovale en septembre et en octobre.

La veishiga 🔉

 

La « vessie » ? Eh oui ! Alors que l’on préfère d’habitude le mot « pauma » 🔉 à « balon » 🔉 en béarnais pour désigner le ballon, en ces temps de début de Coupe du monde de rugby, sachez qu’on le dénomme communément « la veishiga », tout simplement.

En effet, depuis sa cordonnerie de la ville de Rugby, un certain William Gilbert (le fameux « Gilbert ») traitait les vessies de porc avant de les recouvrir de bandes de cuir, les premiers ballons de rugby étaient fabriqués avec des vessies de porc. D’aucuns racontent qu’une odeur de tripaille subsistait et il fallut attendre 1851 pour la voir disparaître et voir apparaître des ballons avec des poches en caoutchouc.

 

 


Passe la balle à Bala… 

 

On ne connaît pas de cordonnier en Béarn ou en Gascogne qui aurait réalisé de vraies veishigas, mais il n’est pas rare d’entendre sur les mains courantes des stades des commentaires moqueurs du genre : « e l’as vist a passar la veishiga ? » 🔉 (« tu l’as vu passé le ballon ? ») à un pauvre ailier qui aurait laissé passer un adversaire des plus véloces.

Cette vessie passe donc de main en main pour atteindre le camp adverse mais elle peut aussi prendre la voie des airs, « un còp de pè en la veishiga » 🔉 comme le chante Michel Etcheverry à 1 min 09 dans son hommage à Pierre Albaladejo qui s’élève au sommet du kisch telle une chandelle de celui que les Anglais surnommait « Mister Drop ».

 

 


Palomas !

 

Là où les Britanniques emploient un tristement descriptif « Up and under », les Francophones s’en sortent mieux avec le poétique « chandelle », les Gascons tendent encore vers la métaphore animalière.

En effet, l’exclamation « Palomas ! » 🔉 (littéralement « Palombes ! ») incite à lever les yeux au ciel, pour suivre la trajectoire incertaine d’un ballon dans les airs, comme on guette un vol de palombes passant dans le ciel d’automne. L’un n’empêche pas l’autre, au contraire, car lors des matchs boueux d’octobre ou de novembre, comme le montre Jean Harambat avec beaucoup de délicatesse dans sa sublime BD En même temps que la jeunesse  (Editions Acte Sud), on peut compter les palombes au pied des poteaux.

Comme pour la chasse à la palombe, l’issue du tir est incertaine : « l’issue des chandelles est toujours un grand moment de suspens. L’arrière peut aussi bien se faire réduire en bouillie qu’attraper parfaitement la balle en ridiculisant ses assaillants d’un petit pas de danse. » nous écrit Daniel Herrero dans son Dictionnaire amoureux du rugby (Editions Plon).

Il en va pour les chandelles comme pour les « palomas », mais au pied des palombières, les joueurs dansent rarement, c’est plutôt les « palomas » qui ridiculisent parfois le tireur par un petit pas de danse collectif.

 

Mercés hèra a Vincenç Javaloyes de l’A.P. Ciutat, a Joan Brèç Brana deu Congrès permanent de la lenga occitana e a Votz, sintèsi vocau en occitan

Que'vs brembam aquera letra electronica mesadèra qu’ei ubèrta a tots los membres de la Ciutat qui tribalhan sus la lenga e/o la comunicacion. Alavetz aus vòstes calams…

Adishatz a tots e au mes qui vien ! 🔉


Il va sans dire que toutes les références - mis à part le disque de Michel Etcheverry – sont à l’honneur dans notre estanquet-librairie Aqueras Montanhas, et particulièrement ces mois de septembre et d’octobre où nous retransmettrons la Coupe du Monde ponctuellement commentées en direct en occitan.

Crédit photo : Unsplash.com, Grand Sud Insolite et Rugbyrama 

FR